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Les Trois Toiles d'Olivier Debré pour la faculté de médecine, 1973



L'école de médecine et de pharmacie de Tours existe depuis 1841. Elle était installée dans un bâtiment de style néo-classique dont il ne reste malheureusement plus rien aujourd'hui, à l'emplacement de la faculté actuelle. En 1962, l'école devient faculté de médecine grâce à l'action d'Émile Aron, son directeur.

Dans les années 1960, la nouvelle faculté doit accueillir un nombre d'étudiants beaucoup plus important qu'auparavant. L'architecte Michel Marconnet est chargé de construire un nouveau bâtiment pour des salles de cours et des amphithéâtres en 1969. Ce bâtiment donne lieu à un projet de 1 % culturel, conformément à la loi. Dans les années 1960 et le début des années 1970, les membres de la commission du 1 % culturel privilégiaient souvent des artistes célèbres et implantés localement. C'était le cas d'Olivier Debré, qui n'était pas du tout connu du grand public dans les années 60, mais qui bénéficiait déjà d'une certaine notoriété dans le milieu de l'art contemporain parisien et qui avait son atelier à Nazelle, à quelques kilomètres de Tours sur les bords de Loire. En outre, Édouard Albert, l'architecte du premier projet de la faculté des Tanneurs, avait déjà pensé à lui pour le 1 % culturel. Enfin, on peut imaginer que la forte implication de Robert Debré dans le projet de faculté de médecine tourangelle n'a pas été sans jouer un rôle dans le choix de son fils comme artiste choisi pour le 1 % culturel de cette même faculté.

Trois toiles d'Olivier Debré sont donc choisies au titre de 1 % au mois de mars 1973 et livrées dans le mois suivant pour un montant de 67 464 francs,
soit environ 10 000 €.


"Je traduis l'émotion en moi devant un paysage mais pas le paysage."
Olivier Debré

Toile_Debré_01                        Toile_Debré_02

Diptyque sans titre
Huiles sur toile (400 x 300 cm environ pour chaque toile)
Salle des actes, faculté de médecine, Tours
CC-BY-SA

Toile_Debré_03

La Grande Loire
Huile sur toile (609 x 256 cm)
Hôtel de ville de Tours
CC-BY-SA

L'artiste a une technique très libre, et, à partir des années 1960, peint le plus souvent à plat et en plein air, sur de grandes surfaces, en improvisant en fonction de la lumière et de ses propres émotions. Ses compositions n'ont jamais d'horizon. Les trois toiles qu'il a réalisées dans le cadre du 1 % culturel de la faculté de médecine sont tout à fait représentatives de son travail. Les deux toiles ci-dessus, sans titre, forment un pendant. Elles évoquent inexorablement le fleuve Loire et son cours, avec les mouvements de l'eau et les reflets du ciel.

Dans une interview, en parlant de sa peinture, l'artiste déclarait :
"C'est le temps vécu du peintre, c'est le temps réel de la vie qui passe et, en même temps de la Loire qui coule. Il n'y a d'art que spirituel, que mystique."

La troisième toile, qui se trouve à l'Hôtel de ville de Tours, est la plus grande. Elle fait 6 mètres de long sur 2,5m de large environ et s'intitule La Grande Loire. De couleur ocre, elle fait penser à un de ces bancs de sable qui bougent au gré des mouvements du fleuve et qui deviennent dorés sous le soleil.