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Léandre Pourcelot

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En 1975, Léandre Pourcelot est ingénieur dans le service d’explorations fonctionnelles créé par le professeur Thérèse Planiol au centre hospitalier Bretonneau. Dans ce cadre, il travaille en collaboration étroite avec le service de gynécologie pour mettre au point les premiers appareils d’échographie à balayage qui permettent de voir le fœtus in utero et vont devenir essentiels dans le suivi médical de la grossesse.

Connaissant la situation sanitaire terrible des femmes qui avaient des complications suite à des avortements clandestins, il se montre favorable dès le départ à l’application de la loi Veil et collabore avec les médecins du Centre-IVG pour les aider dans la prise en charge des patientes et le diagnostic médical avant ou après l’interruption volontaire de grossesse.


Léandre Pourcelot (1940-) est né au sein d’une famille de 10 enfants. En 1963, il obtient son diplôme d’ingénieur en électronique de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon, puis un doctorat en 1967 sur le sujet Étude et réalisation d'un débitmètre à effet Doppler utilisable en télémesure. Il participe alors au développement d’un appareil Doppler à émission continue pour l’étude des flux sanguins, une première européenne, testé en chirurgie expérimentale par les professeurs Descotes et Traeger. En 1972, en parallèle de ses recherches sur l’échographie Doppler, il développe l’un des premiers échographes en temps réel basés sur le balayage électronique de barrette linéaire de transducteurs. Il définit également l 'index de résistance, dit index de Pourcelot. Il est l'un des pionniers pour la mise au point du Doppler couleur en 1977 et collabore de 1979 à 1982 avec le Centre national d'études spatiales et Matra pour la mise au point du premier appareil d'échographie-Doppler pour l'étude du système cardiovasculaire des astronautes. En 1982, l’appareil est utilisé pour la première fois lors du vol du cosmonaute Jean-Loup Chrétien à bord de la station orbitale soviétique Saliout7 et réutilisé en 1984 lors du vol record de séjour en apesanteur de l’équipage soviétique commandée par Leonid Kizim (237 jours). L’appareil sera utilisé par la suite sur la navette spatiale américaine en 1985, à l'occasion du vol de Patrick Baudry. Un second échographe-Doppler, nommé "As de Cœur", sera développé par l'équipe de Léandre Pourcelot et sera utilisé à bord de la station orbitale Mir de 1988 à 1999.

Il intègre l’équipe de Thérèse Planiol en biophysique et médecine nucléaire à Tours en 1968, où il reprend par la suite des études de médecine. Devenu médecin en 1977, il se spécialise en médecine nucléaire et devient chef du département de médecine nucléaire et ultrasons du CHRU de Tours de 1980 à 2006. De 1990 à 2006, Léandre Pourcelot est également directeur d’un groupement d’intérêt public sur les ultrasons et directeur de l’unité INSERM 316 "Système nerveux du fœtus à l’enfant" de 1988 à 2004.
    
En parallèle de ses activités de docteur-ingénieur et de médecin, Léandre Pourcelot crée et développe plusieurs entreprises, Delalande Électronique, Vermon, Ultrasons Technologies, spécialisées dans la production d’appareils électroniques à ultrasons.

Il a également coordonné un certain nombre de programmes de recherche internationaux pour l'étude du cœur et des vaisseaux sanguins des astronautes, lors de vols spatiaux franco-soviétiques et franco-américains.

Cofondateur de la Société française pour l'application des ultrasons en médecine et biologie (1972), du Club Doppler de France (1976) et de la Fondation Thérèse-et-René-Planiol pour l'étude du cerveau (2005), Léandre Pourcelot est membre de la World Federation for Ultrasound, de l’International Academy of Astronautics, de l’International Academy for Medical and Biological Engeenering et de la Christian Doppler Academy.

Léandre Pourcelot est chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Ordre national du Mérite et chevalier des Palmes académiques. Lauréat de l'Académie nationale de médecine (1981) et de l'Académie des sciences (1983), Prix du Rayonnement français (1986), titulaire de la Médaille Ampère SEE (1997) et du Prix Mongolfier de la Société d’encouragement pour l’Industrie nationale (SEIN) (1998), Léandre Pourcelot a également reçu l’IEEE Judith A. Resnik Award en 1995 pour ses travaux sur l'échographie dans l'évaluation du système cardio-vasculaire durant un vol spatial. Enfin en 2003, il a reçu la médaille Ian Donald pour le mérite technique de l’International Society of Ultrasound in Obstetrics and Gynaecology.


Sélection bibliographique :

  • "Effet Doppler et mesure du débit sanguin". In Les Comptes Rendus de l’Académie des Sciences. 1965, n° 261, p. 253-256 (en collaboration avec Jacques Descotes).
  • L’Examen Doppler des vaisseaux périphériques. Paris : In Vivo, 1982.
  • Application de l’examen Doppler à l’étude de la circulation périphérique. Paris : SPECIA, 1982.
  • COLLECTIF. "Cordiovascular system and microgravity simulation and inflight results". In Acta Astronautica. 1986. vol. 13, n° 1, p. 47-51.
  • COLLECTIF. "Étude de la fonction cardiovasculaire chez les astronautes". in Bulletin de l’Académie nationale de médecine. 1986, vol. 170, n° 3-4, p.341-344.
  • Les explorations cardio-vasculaires : Médecine nucléaire, échographie, effet Doppler. Paris : ACD Productions, 1991 (en collaboration avec Jean-Marie Pottier et Roland Itti).
  • Dynamique cardio-vasculaire fœtale et néonatale, Échographie-Doppler. Paris : Masson, 1991.