Jeanne Tixier-Lemaître, la première doctoresse tourangelle
Une brillante étudiante en médecine
Quand Jeanne Lemaitre épouse Octave Tixier, le jeune couple s’installe à Tours. Elle se retrouve veuve très jeune et mère d’un enfant. Elle entreprend alors des études de médecine à l’École de médecine et de pharmacie de Tours dès 1908. Elle s‘y montre brillante et reçoit chaque année des médailles d’or ou d’argent. Elle obtient son doctorat de médecine en 1912.
Détail de la photo de promotion 1911-1912 des étudiants de l’École de médecine et de pharmacie.
Crédits : université de Tours – BU Médecine
Promotion 1910-1911 des étudiants de l’École de médecine et de pharmacie de Tours.
Crédits : université de Tours – BU Médecine
Lettre de remerciements de l’administrateur de l’hôpital après la démission de Jeanne Tixier-Lemaitre, 1919.
Crédits : FRAD037_HDEP4_K351
Médecin-adjoint de l’hôpital de Tours et fondatrice de la consultation de nourrissons
Elle réussit le concours de chef de clinique médicale à l’École de médecine de Tours le 9 juillet 1913. Elle est nommée médecin-adjoint de l’hôpital de Tours, fonction qu’elle occupe jusqu’en juin 1919.
Elle est certainement la première femme médecin à exercer à l’hôpital de Tours et en Indre-et-Loire.
Le 19 avril 1914, elle crée une consultation de nourrissons, associée à une Goutte de lait, au 2 rue Banchereau, dans le but de :
- renseigner les mères sur les soins à donner à leurs enfants dès le premier âge,
- leur apprendre les bienfaits de l’allaitement maternel,
- les mettre en garde contre l’allaitement artificiel,
- les initier aux règles d’hygiène et de propreté qui sont nécessaires aux jeunes enfants.
Cette consultation connaît un grand succès et se montre très efficace. En 1920, le taux de mortalité des enfants de moins de deux ans n’est plus que de 3,79% dans la préfecture d’Indre-et-Loire.
Inspectrice médicale des écoles de Tours
En 1919, elle candidate pour la fonction de médecin-chef de l’hôpital mais n’obtient pas le poste, les hommes médecins qui rentrent alors du front souhaitant récupérer leur poste.
En 1920, elle rejoint le service de l’inspection médicale des écoles de la ville de Tours, pour laquelle elle assure le suivi sanitaire et médical des enfants dans plusieurs écoles de filles et de garçons : Paul-Bert, Beausite, l’école supérieure de filles, etc.
Elle est licenciée en 1925 suite à un désaccord politique avec la mairie. Elle fait appel de cette décision et la ville de Tours est condamnée à lui payer des dommages et intérêts en 1929.
« Le triomphe des femmes », extrait de la revue Gil Blas, 15 juillet 1913.
Crédits : Gallica
Vue de Souk-Ahras, en Algérie.
Crédits : Encyclopédie de l’Afrique du Nord
Médecine libérale en Algérie puis en Tunisie
On retrouve ensuite trace de son activité de médecin libéral en 1941 à Souk-Ahras en Algérie, puis, en 1951 à Sfax, en Tunisie, où le journal local « Les nouvelles Sfaxiennes » mentionnent la fermeture de son cabinet du 1 octobre au 20 novembre en raison « d’un voyage culturel aux Indes ».
Elle s’éteint à Bayonne en 1975.