Mireille Brochier, professeure agrégée de médecine interne et thérapeutique
Enfance et études à Alger
Mireille Brochier est née à Alger le 5 mai 1924. Elle est la fille d’Estelle Chambon et d’Émile Brochier, clerc de notaire, et la quatrième de sa fratrie.
Elle fait ses études au Cours Fénelon à Alger, où elle obtient son baccalauréat en 1940. Elle s’engage dans des études de médecine à la faculté de médecine d’Alger, contre l’avis de son père qui aurait préféré qu’elle devienne pharmacienne.
Après avoir rempli la fonction d’interne pendant la guerre faute de médecins hommes, elle soutient une thèse de doctorat sur « La Maladie thrombo-embolique des mitraux » en 1953. Seule femme reçue interne à l’hôpital Mustapha, elle y obtient le concours de médecin des hôpitaux chef de clinique en 1960.
Michelle Brochier dans les années 1950, Studio Harcourt
Crédits : université de Tours - BU Médecine
Société française de cardiologie Tours-Alger, mars 1970.
Crédits - université de Tours - BU Médecine
Mireille Brochier dans un congrès médical, non daté.
Crédits : université de Tours – BU Médecine
Professeure agrégée à Tours
En 1962, au moment de l’indépendance de l’Algérie, elle rejoint la toute nouvelle faculté de médecine de Tours avec le professeur Robert Raynaud, cardiologue qui vient aussi d’Alger, et est nommée professeure agrégée de médecine interne et thérapeutique.
Nommée professeure titulaire de sémiologie en 1965, elle fonde avec le professeur Raynaud les Journées médicales d’Artigny, qui deviendront les Journées cardiologiques d’Artigny.
En 1991, elle fonde également les Journées européennes de cardiologie qui réunissent jusqu’à 3600 personnes en 1998.
Cardiologie
Elle collabore avec le docteur Thérèse Planiol notamment, à l’ouverture du nouveau CHU Trousseau en 1980, en créant un vaste département cardiologique médico-chirurgical, rassemblant sur un même étage la médecine, la chirurgie, les explorations fonctionnelles et la cardiologie nucléaire. C’est alors une première en France.
En 1977, elle est nommée professeure titulaire d’une chaire de cardiologie puis devient présidente de la Fédération française de cardiologie en 1981, transformée en Société française de cardiologie en 1989, dont elle est de nouveau élue présidente.
En 1984, elle est la principale instigatrice de la création du Centre de réadaptation des maladies cardiovasculaires de Bois-Gibert à Ballan-Miré.
Spécialiste des maladies cardio-vasculaires, et plus particulièrement de l’infarctus du myocarde, elle a publié plus de deux cents articles scientifiques et était membre de six sociétés savantes, dont l’Académie des sciences de New-York. Elle meurt en 2019.
L’hôpital Trousseau dans les années 1980
Crédits : AD37 -5Fi111950 Fonds Arsicaud
Remise des palmes de grand officier de l’ordre national du Mérite en 2016.
Crédits : ESMMA, collections privées